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Writer's picturejessica moritz

Dans l'ombre je bouge

Updated: Nov 18, 2020


Depuis ma première année, les questions de rythmes, de mouvements et de déplacement sont devenues des questions fondamentales de mon travail. Je les ai abordé tout d’abord avec les pas de danse et les déplacements dans l’ espace. Tout ceci a donné lieu à une série de peintures, volumes, murales et de vidéos. Ces deux dernières années, j’ai resserré mon propos sur le travail de la projection des ombres engendrés par des mouvements. Ce qui était enregistrement d’espace avec les peintures murales s’est transformé en figures résultantes des ombres projetées par ces machines.

Consciente de l’historicité de ces différentes investigations tels que Chaplin, Murnau et Fischinger ont pu entreprendre dans la modernité, mais également à travers le travail de Hugues reip, Meliès et Warhol plus récemment, j’ai voulu projeter mes propres visions dans l’espace.

J’ai voulu imaginer un environnement crée par ces projections, à l’aide des ombres qui sont issues du mouvement généré par ces machines. Le statisme de ces machines molles trouve son dynamisme dans la projection des ombres portées. Face à elles se trouvent des machines animées d’un mouvement élémentaire de rotation, qui projettent à leur tour des ombres portées. Il est évident que l’environnement ainsi généré fait appel à une dimension onirique (boîte à musique, lanterne magique, théâtre des ombres) que chacun peut s’approprier en fonction de son propre imaginaire.

Aucune machine ne reste célibataire. Comme dans un bal, elles se mettent à tournoyer et exerce leur pouvoir d’attraction. Toute cette mécanique devient soudain spectacle à vitesse ralentie. La projection de ces formes les libère de leur condition de simple outillage. Mon objectif est de créer un environnementéphémère et inachevé. La lumière joue un rôle important. A travers ces projections, je réduis les limites entre la machine et l’homme. Le carton plume et le papier sont les matériaux qui me sont apparus les plus justes pour cette mise en scène. Le papier m’offrait à la fois la rigueur et la mollesse. Les roues poussaient toutes seules. Quant au carton plume, sa légèreté m’a permis d’imaginer des formes de grandes envergures, une découpe directement dans l’espace. Leur fragilités est là pour rappeler d’autres fragilités. Rien n’est fait pour durer.

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